Le cèdre et la fontaine

Gilles Vigneault a une chanson qui dit : À celui qui me dit : « Je suis de tel pays », je réponds : « De quel arbre ? Et de quelle fontaine ? »

Mais au pays d’Amou, aujourd’hui, plus de Et. Il faut choisir : arbre ou fontaine. Le cèdre planté sur la place de la mairie il y a une soixantaine d’années a beaucoup grandi. Ses racines ont détruit la canalisation qui amenait l’eau. L’arbre fait de l’ombre, mais la fontaine ne coule plus. Impossible d’avoir les deux.

La municipalité vient d’adopter un projet de réaménagement de la place, qui prévoit l’abattage de l’arbre, la remise en eau de la fontaine, et la plantation de huit tilleuls. Mais il est controversé. Les gens sont suspicieux. Est-ce vraiment nécessaire ? Tout cela sera-t-il bien fait ? Combien ça va coûter ? Et combien de temps faudra-t-il avant qu’on puisse à nouveau goûter l’ombre ?

Le projet semble à certains d’autant moins urgent qu’on ne crie pas à Amou « Je meurs de soif auprès de la fontaine » comme jadis Villon… Le bassin a beau être à sec, pour l’heure, les gosiers ne le sont pas. Le café de la Halle a répandu ses tables un peu partout sur la place. C’est lui qui désaltère habitants et visiteurs. Avantage décisif aux yeux des opposants les plus résolus : son eau est souvent teintée de Ricard.

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Bruno SERIGNAT

Oh, pour une fois, soyez écolo : gardez le cèdre !

Andree Basque

Oh ! surprise. J’apprends ce jour le choix “entre cèdre et fontaine”. La fontaine, seul vestige du viel Amou, vous en dira davantage lors d’une réunion des “Amis d’Amou” début 2023.

Chiffaut Geneviève

Et oui il semblerait que la mairie préfère l’eau de la fontaine… qui entre nous n’est pas buvable !