Lavement des pieds

La scène est racontée par Saint Jean : au cours du dernier repas, Jésus « se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il noue à sa ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin et se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. »

Le geste est tellement étrange et dérangeant que Simon-Pierre refuse. Il ne peut concevoir que son « Seigneur et Maître » s’abaisse à cela. Il lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Et Jésus lui répond : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »

Que faut-il comprendre ? Que l’homme fait corps, et que l’humanité fait corps. Un corps ne se découpe pas. Il n’y a pas d’un côté les parties nobles et de l’autre les bas morceaux. On prend le corps comme un tout, pas la tête ou le cœur d’un côté, et les pieds de l’autre. On prend soin de l’humanité tout entière, elle a besoin de tous ses membres.

Puisque notre pèlerinage était consacré à l’accompagnement de personnes handicapées, le sens était clair : ceux que nous voyons comme les plus faibles ont toute leur place parmi nous.

J’étais placé à côté de mon amie Caroline R. Elle a défait ses chaussures, je me suis agenouillé devant elle, et je lui ai lavé puis essuyé les pieds. Elle a fait la même chose avec moi. Donner, recevoir. Aussi mystérieux que cela paraisse, ce fut un moment de profond bonheur.

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Claudine Plas-Arbon

Moment d’une grande intensité, très émouvant. Nous étions guidés par la voix de Jean VANIER (le fondateur de l’Arche et de Foi & Lumière) présentant le lavement des pieds à la fois comme un acte d’amour “être serviteur du prochain” et un symbole d’unité, “faire corps” (sans distinction, ni hiérarchie) les uns avec les autres.