Fin de La Fontaine / Brassens. Nous nous inclinons, Marie Christine et moi, pour un dernier salut, et gagnons les coulisses. La salle se rallume, les applaudissements s’éteignent. Le public se lève, se rhabille. Les rangées de fauteuils se vident dans un brouhaha feutré de commentaires.
Nous descendons dans nos loges respectives en échangeant deux ou trois remarques sur notre prestation du soir. J’ôte mon micro, je me désaltère. Puis, ayant laissé s’écouler suffisamment de temps pour que la salle soit vide, je remonte sur le plateau pour y ranger ma guitare.
J’avise une dame qui est restée au premier rang, et un petit groupe de personnes un peu plus haut dans une allée. Il est très fréquent que des spectateurs s’attardent ainsi dans l’espoir de rencontrer les artistes et de bavarder quelques instants avec eux. Mais la dame du premier rang me fixe, elle a l’air contente que je sois réapparu seul, et visiblement elle brûle de me parler, elle a quelque chose d’important à me dire, un compliment peut-être. Elle me fait signe d’approcher. Puis sans préambule, ni bonjour ni bonsoir ni bravo : — Dites, quel âge peut-elle avoir ?
Ce qui prouve que de nous deux, la vedette, ce n’est pas moi.
(Prochaine occasion de venir l’applaudir : le vendredi 18 mars, à Saint Orens de Gameville, à côté de Toulouse. Réservations ici: Altigone. Qu’on se le dise !)