Nous avons passé le week-end dans un très joli petit port de mer. Une chanson célèbre affirme que sur la place « y’a la statue d’Hercule », alors que ce n’est pas vrai. Ladite chanson vante également les particularités génitales du curé du patelin, mais ce n’est plus d’actualité car la cure n’a plus de titulaire. Quant aux filles du coin et à leur pucelage, je n’ai pas été vérifier si, comme un couplet l’affirme, « il est parti sur les flots ».
Ah ! Les filles de Camaret… Je les ai chantées autrefois. Elles faisaient partie d’un répertoire paillard que les garçons de dix-huit ou vingt ans se devaient de connaître, et que je maîtrisais pour ma part assez bien. L’internationale des étudiants, La boiteuse, Sémiramis, Les cent louis d’or, Le curé Pineau, Le plaisir des dieux… il y en avait plusieurs albums. Ces compositions n’étaient guère subtiles dans leurs propos et tournaient toutes autour du même sujet, mais sur le plan de l’écriture on y apprenait à jouer avec les mots, à les déconstruire, à faire sonner leurs syllabes, à y mettre un double sens.
Je connaissais tout cela par cœur. Il ne m’en reste que des bribes. Tout ou presque s’est effacé, comme l’Hercule de Camaret qui n’apparaissait là que pour les besoins d’une rime riche et pornographique, ou son curé libidineux, parti nager sur les flots brumeux de ma mémoire.
Et “le pou et l’araignée” ? “le père Dupanloup” ? ou encore “la Charlotte” composée par G. Sand et F. Chopin (très célèbre dans les salles de garde). J’ai encore un livre qui contient plus d’une centaine de ces chansons gaillardes (et même quelques disques vinyl sur le même sujet) : je les tiens à ta disposition !
vieux souvenirs, parcellaires il est vrai !