Maman me tient la main, et me regarde. Elle sourit, d’un sourire serein et profond. — Moi, me dit-elle, je t’aimerai jusqu’à la fin des temps.
— Peut-être pas, lui dis-je.
— Si ! Jusqu’à la fin des temps…
Elle baisse les yeux, et de sa main aux veines violettes se met à effacer rêveusement les plis de la couverture qu’elle a sur les genoux. Puis m’enveloppant à nouveau de son beau regard bleu où brille une trace de fierté et de défi :
— Tu en as connu beaucoup, toi, des femmes qui t’aimeraient jusqu’à la fin des temps ?