Ippon rhétorique

Je ne suis pas du genre bavard. J’ai un goût pour les argumentations concises. Évidemment, tout le monde n’est pas comme moi, et comme je suis un garçon plutôt courtois et poli, il m’arrive de me laisser piéger dans des conversations terriblement ennuyeuses.

Lorsque je ne parviens pas à m’en dépêtrer, et que ma patience touche à sa fin, j’utilise une phrase fétiche. Souvent, c’est le proverbe arabe « Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, tais-toi ». Essayez-le, vous verrez qu’il désarçonne assez bien les gros parleurs.

Récemment cependant, alors que l’un de mes interlocuteurs était parti dans une interminable démonstration politico-philosophico-historique et me terrassait de ses considérations et arguments, j’ai testé autre chose, une citation de Montesquieu : « Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur. » Bingo ! Au judo, elle m’aurait valu une victoire par ippon.

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Brian Thompson

Lorsque j’avais 15 ans, mon prof d’anglais a écrit dans mon premier bulletin trimestriel que j’étais « réticent en classe et parcimonieux sur papier ». Je reste concis à l’écrit…