Insultes tamponnées

Vincent Sardon, dit le Tampographe, dont je m’enorgueillis de posséder le dernier livre*, a créé sous forme de tampons plusieurs jeux d’insultes et d’injures regroupées par thèmes ou provenances sous le thème général de vulgarités. On peut ainsi se procurer des assortiments d’injures corses, marseillaises, bruxelloises, basques, wallonnes, et même japonaises, ainsi qu’un florilège de vingt-quatre injures trotskistes « aimablement fournies par d’anciens militants de l’Organisation Communiste Internationaliste, montures en hêtre naturel de la taïga, format des tampons: 28 x 35 mm ».

Poursuivant dans cette même veine, l’artiste vient de sortir une série « célébrant l’art situationniste de l’insulte et du propos blessant » à propos de laquelle il déclare : « J’ai jamais vraiment compris en quoi consistait le situationnisme, mais ces gens mettaient un tel enthousiasme à être désagréables que je me devais de rendre hommage à ce savoir-faire très particulier. » C’est donc chose faite. Un coup de tampon sur une lettre, et l’on peut désormais traiter officiellement son correspondant de chien couchant du spectacle, de crétin mystique, de maquereau des masses, de maoïste cocu, et même d’ambassadeur des Etats-Unis.

La fête des mères approche, la fête des pères suivra, on est parfois à court d’idées de cadeaux pour ces occasions, on pourra en chercher de ce côté-là.

 * Le Tampographe Sardon, Chroniques de la rue du Repos, éditions Flammarion

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