J’étais parti courir dans le bois. Le temps était gris et froid, les allées désertes. Comme à mon habitude j’avais les écouteurs de mon téléphone dans les oreilles et j’écoutais de la musique en mode aléatoire. Mes jambes me faisaient mal, j’avais les doigts gelés, mais je n’avais pas tardé à me perdre dans mes pensées. J’étais seul, j’étais bien.
Une guitare légèrement distordue s’est mise à jouer une suite d’arpèges sur huit mesures longues et douces. Pink Floyd. Arriva la voix de David Gilmour. C’était comme si elle me parlait. — Hey you ! Je me suis arrêté de courir. J’ai regardé autour de moi en reprenant mon souffle. Il n’y avait personne. Tout avait pris les couleurs de l’hiver. Un corbeau sautillait sur des feuilles mortes. J’ai fait deux pas vers lui.
— Hey you / Out there in the cold / Getting lonely getting old / Can you hear me ?
Il est parti sautiller un peu plus loin. Je me suis remis à trottiner.
Je vois que tu apprécies comme moi Pink Floyd (ma préférence va vers “I wish you were here”), une musique étonnamment planante lorsqu’on se promène avec des écouteurs à l’extérieur de chez soi…