© Jean Plas
Un oncle par alliance, qui avait (comme on dit) un petit coup de crayon, a dessiné autrefois cette grenouille de bénitier. Elle est accrochée dans la maison de ma belle-famille, sur un mur discret du couloir de l’étage, derrière une porte : peu exposée donc, mais sans être dissimulée, à la place exacte que peut occuper dans ce foyer croyant et joyeux une impertinence vis-à-vis de la religion.
J’aime bien ce dessin. J’aime l’expression renfrognée de l’animal. Je l’attribue pour partie à son caractère, mais aussi à l’inconfort qu’il éprouve d’être séparé de son bénitier habituel pour se retrouver face à un prie-Dieu. On ne mesure pas d’ordinaire combien il est anatomiquement difficile, pour un batracien, de se mettre à genoux.