Fauve philosophique

Jacques va un peu mieux. Il a repris ses travaux philosophiques. Cela semble un cercle vertueux : plus il travaille, mieux il se sent.

Claudine, qui a compris cela, se fait un devoir de l’entretenir de ses recherches (non seulement quand elle est auprès de lui, mais aussi tous les jours, au téléphone). Elle transcrit leurs conversations, questionne sa réflexion, lui envoie des notes. Lui corrige, argumente, complète, développe, précise. Ils se sont pris au jeu. Je crois qu’ils adorent tout de cet exercice : le travail lui-même, l’échange complice qu’il crée entre eux, et l’effet bénéfique qu’il parait avoir sur la maladie.

Hier, comme elle me disait : — Je te laisse un moment. C’est l’heure de mon rendez-vous téléphonique avec Pacha (elle appelle son père Pacha), je lui ai répondu en souriant : — L’heure de nourrir le fauve philosophique ! Elle a ri : — Oui, il y a de ça.

Le repas du fauve, ces temps-ci, est substantiel. Il se compose d’ontologie et de métaphysique. L’idée, si j’ai bien compris, est d’affranchir la première de l’emprise que la seconde exercerait sur elle. Titre du menu : « Approche dialectique et apophatique de l’ontologie ». Ambition affirmée : bannir de cette approche tout langage philosophique ou théologique.

On voit qu’il reste un peu de pain sur la planche.

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Charles GUY

Ouhlala, c’est du brutal !

Bertrand de Foucauld

😀