Dans la bibliothèque de ma mère, encore, le Ménéxène de Platon, un dialogue que je ne connaissais pas. Socrate y parle des oraisons funèbres que les officiels prononcent pour les soldats tombés au champ d’honneur.
« Bien belle chose, et à bien des égards, que de mourir à la guerre ! Car enfin, on obtient une belle sépulture, même si l’on est mort pauvre, et avec cela un éloge, même si l’on est médiocre, prononcé par des hommes habiles et qui ne vous louent pas à tort et à travers mais disposent de discours qu’ils ont préparés depuis longtemps, et qui, agrémentant leurs propos des plus beaux termes, célèbrent aussi bien les morts tombés au champ d’honneur que l’ensemble de nos ancêtres, et nous-mêmes qui vivons encore… À les écouter et à me laisser charmer, je crois être aussitôt devenu plus grand, plus noble et plus beau ! »
S’il est un genre de discours qui n’a pas bougé avec le temps, c’est bien celui-là. Ne dirait-on pas que Socrate vient d’assister à une prise de parole de Macron en hommage à des victimes du terrorisme ou à des soldats tombés au Sahel ?
La guerre reste la pire des inventions humaines. Mais, contradiction, dans le monde tel qu’il est encore, nous restons soumis au principe romain : “Si vis pacem para bellum”.
Toutefois, le buget de notre défense ne cesse d’être amoindri (déficit public et les militaires ne manifestent pas dans la rue) sans pour autant que leurs missions soient diminuées (Sahel). Peut-être que des discours ne suffisent plus?
C’est si exact! 😔🌷
“Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil.” Ecclésiaste (1.9)