Directives anticipées

Vincent Lambert est un homme qu’on prive de sa mort. Son cas témoigne des situations nouvelles dans lesquelles la médecine actuelle peut nous plonger. Un état où l’on n’est ni mort ni en vie, ni même agonisant. Refus de la mort, négation de la vie. Dix ans que dure cet entre-deux pour ce malheureux, dix ans qui en deviendront peut-être trente ou cinquante. Et pendant ce temps là toute la vie de son entourage qui se fige aussi, bloquée sur une page impossible à tourner.

À la lumière de cette affaire, les autorités nous invitent à formuler des « directives anticipées », ce qui, en langage administratif, désigne de manière neutre et froide les dernières volontés de chacun de nous en matière de soins médicaux. Voici les miennes : qu’on me laisse mourir en paix. La mort est naturelle. Je ne veux pas me battre ni qu’on me fasse me battre contre elle au-delà du raisonnable. Si je ne peux pas rester en vie de manière consciente et autonome, qu’elle me prenne. Elle n’est pas mon ennemie.

 

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Henri Maries

Malheueusement, les choses medico-juridiques ne sont pas si simples. Et une directive anticipee telle que vous la formulez risque d’etre bien difficile a suivre, et pour les medecins, et pour les juristes, et pour vos proches. Je vous engage plutot a consulter un avocat specialise si, a l’occasion, vous souhaitez ne pas vous retrouver dans la meme infortune que Vincent. Vous pourrez ainsi rediger des directives precises et donc applicables. Je vous parle d’experience, etant moi-meme professionnellement confronte a ses situations… ce n’est tres poetique, mais c’est plus efficace…

Sérignat

Mon cher Jean-Pierre, je dois avouer que ta position me semble frappée au coin du bon sens !

Bertrand de Foucauld

Bonjour Jean-Pierre!
En somme, tu es contre l’acharnement thérapeutique.
Je n’ai pas suivi ce dossier donc je n’en parlerai pas. Mais, ce débat doit nous encourager à aimer toutes les phases de notre vie, la mort étant, je le crois, la veille d’une vie nouvelle. Un peu comme lors que nous quittons le sein maternel pour naître au monde.
En même temps, le serment d’Hippocrate, sans être hypocrite, doit être respecté.
Bertrand