Voici deux quatrains voluptueux. L’un a été écrit au XIè siècle, en Perse, par un homme ; l’autre au XVIIIè siècle, en France, pour une femme.
« Au printemps, je vais quelquefois m’asseoir à la lisière d’un champ fleuri.
Lorsqu’une belle jeune fille m’apporte une coupe de vin, je ne pense guère à mon salut.
Si j’avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu’un chien. »
(Omar Khayyam)
« Ci-git, dans une paix profonde,
Une Dame de Volupté,
Qui, pour plus grande sûreté,
Fit son paradis dans ce monde »
(sur Jeanne Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue).
Il me plait de les rapprocher ici. Il me plait de savoir que cet homme et cette femme ont été présents à leurs corps et au monde, et qu’ils ont goûté en toute conscience les délices d’ici-bas. Il me plait qu’ils n’aient pas renoncé aux charmes de la vie terrestre pour les attraits putatifs de l’au-delà.
Comme quoi au XIIe siècle le vin n’était pas prohibé dans l’Empire seljoukide… pourtant musulman. Ce qui prouve que le Coran est bien une œuvre créée et moulte fois corrigé par les Califes…