Des nuages, des nuages, des nuages, des nuages… Pas de ces petites boules de coton qui égayent un ciel bleu, pas de ces longs filaments qui s’étirent au crépuscule : une épaisse couche grise, parfois très pluvieuse, parfois juste sombre, triste et basse, qui stagne des jours et des jours. Des jours et des jours de nuages. Des jours et des jours sans le moindre rayon de soleil. Tous les records parisiens de non ensoleillement pulvérisés, semble-t-il, pour la saison.
Je pensais que Baudelaire, cette dernière semaine, aurait fait un excellent présentateur météo :
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux…
Il faut croire qu’au XIXè siècle, le temps n’était parfois pas terrible non plus.
… et c’est l’occasion de re-découvrir ces vers de Baudelaire : merci Jean-pierre !