Corps ordurier

Hippocrate et ses disciples humoristes avaient élaboré la théorie des humeurs. En Inde, à peu près à la même époque, et en se basant sur les mêmes observations, les anciens hindous avaient formulé ce qu’on pourrait appeler une théorie des ordures.

Qu’est-ce qu’une ordure ? « Une chose sale ou impure dont il faut se débarrasser ». Or on lit dans la Maitry Upanishad que « le corps, né du rapport charnel, développé dans l’enfer de la matrice, sorti par le passage de l’urine, composé d’os, recouvert de chair et revêtu de peau, est empli d’excréments, d’urine, de bile, de phlegme, de moelle, de graisse, de cervelle, et d’autres nombreuses ordures*».

Voilà une vision du corps bien lugubre. Prenez la plus jolie des filles : si l’on en croit ce texte, aux yeux de ces hindous, et à l’encontre de ce que chante Brassens, tout ou presque chez elle est bon à jeter. Cette philosophie me parait infiniment contestable. Sans doute émane-t-elle de sages qui, soucieux d’évacuer leurs impuretés, s’étaient débarrassés de leurs cervelles avant de la formuler.



* Maitry Upanishad III, 4, in Médecines d’Asie, In Fine Editions

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Bruno SERIGNAT

On retrouve ce mépris du corps de la femme chez les islamiques.