On fêtait hier, 21 février, Saint Pierre Damien.
Né vers l’an 1007 à Ravenne dans une famille noble mais désargentée, devenu orphelin très jeune, il est placé sous la tutelle d’un de ses frères ainés, qui, peu soucieux d’éduquer son cadet, l’envoie garder les cochons. Toutefois un autre de ses frères, archiprêtre de la ville, le prend à son tour sous sa protection, comprend que porcher n’est peut-être pas la vocation de l’enfant, l’envoie à l’école, puis à l’université, où le jeune Pierre Damien devient bientôt un professeur de rhétorique et un théologien réputé.
S’étant ensuite découvert des dispositions pour l’érémitisme, notre homme se retire dans un monastère où il s’inflige, dit-on, de rigoureuses pénitences. Mais il sort régulièrement du silence pour prononcer des sermons virulents dans lesquels il fustige les vices des moines, l’incontinence sexuelle des prêtres, et l’homosexualité dans l’église (sans doute voyait-il encore des cochons un peu partout).
Son oeuvre, qui lui vaudra quelques siècles plus tard d’être déclaré docteur de l’Eglise par le pape Léon XII, se compose notamment du Livre de Gomorrhe (sur les sujets évoqués dans ses sermons), d’une disputatio avec un Juif sur le problème de la Trinité et du Messie, d’un traité sur la toute puissance divine (De divina omnipotentia), et d’un autre (De brevitate vitæ pontificum romanorum) sur la courte vie des papes.
On peut s’interroger sur le fait de savoir ce que ces ouvrages peuvent avoir en commun. Toujours est-il que leur rédaction devait procurer au saint homme des maux de tête considérables, car Pierre Damien est invoqué aujourd’hui pour conjurer la fatigue liée au travail intellectuel et les douleurs qui lui sont associées. Il est devenu le saint patron des migraineux.