Ce sont des expressions d’un autre temps. Mon vieux père, qui va sur ses quatre-vingt quinze ans, les utilise encore. Par exemple l’autre jour, comme j’étais venu déjeuner seul sans Claudine, il me dit : — Et ta femme, elle mange avec les chevaux de bois ? — Qu’est-ce que tu veux dire, lui demandé-je. […]
Avec les chevaux de bois Lire la suite »
Un jour, il me plait d’imaginer que ce sera en pleine lumière, je m’éteindrai. Le soleil aura passé la moitié de sa course, les ombres des arbres commenceront à peine à grandir. Deux papillons orange virevolteront verticalement dans l’air bleu. Quelques nuages de beau temps s’accrocheront à l’horizon, au sommet des montagnes. Quand mes poumons
Il raconte qu’il a une vieille tante qui passe ses journées à faire des Sudoku, mais qu’elle n’a jamais su dire le mot. Elle dit qu’elle fait des “sodukus”. Il dit qu’au fond ça lui va bien parce que chaque fois qu’elle place un chiffre dans la grille, elle tressaute sur sa chaise.
C’est une bougainvillée dans une rue d’Athènes. Elle descend sur quatre étages comme une avalanche de fleurs, une coulée de couleurs, un déluge somptueux de vermillon et de carmin. Elle est belle, éblouissante, sa cascade s’arrête à deux mètres du sol, quand, simple piéton, on rêverait d’être englouti.
On lui demande de garder un secret. Il répond : — Ne vous inquiétez pas, je serai muet comme une taupe. Ça ne rassure pas son interlocuteur qui lui dit : — Les taupes sont myopes d’ordinaire… Je suppose que la vôtre a un œil de larynx.
Oeil de larynx Lire la suite »
Un bon dessin, dit-on, vaut mieux qu’un long discours, mais un bon dessin animé (ici au format gif) vaut encore beaucoup beaucoup mieux… De 1850 à mars 2016, voici le relevé de la température moyenne du monde, mois par mois. Chacun sait qu’elle augmente tendanciellement, même si certains disputent encore de savoir pourquoi. J’ai trouvé
Températures en spirale Lire la suite »
Il a le cheveu et la barbe hirsutes, on voit qu’il dort dans la rue, mais ce n’est pas tant son confort qui lui importe que le regard que les gens portent sur lui. Alors ce matin il harangue les personnes qui se trouvent dans la file pour l’embarquement, à Roissy. — J’suis pas con,
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C’est un petit jardin intérieur d’un immeuble du sixième arrondissement de Paris. Un écriteau indique: « Dans ce jardin on parle français ». Je me demande ce qu’on risque en cas d’infraction.
Jardin français Lire la suite »
J’ai toujours admiré les funambules. Je suis physiquement incapable de tenir debout sur une corde, mais j’aime à penser que je mène ma vie un peu comme ça, entre deux bonnes choses, habile, léger, vulnérable, hors d’atteinte, entouré d’air. © Allan Teger
Note manuscrite du kinésithérapeute à l’attention du médecin traitant : Monsieur A. se plaint le soir de douleurs « schiatiques ». Bravo pour cette synthèse. C’est exactement ça.
