Le fil des jours

– Tu sais, mon fils, je vais bientôt partir. Il ne faudra pas que tu sois triste. Je ne voudrais pas que tu aies une fin d’adolescence difficile… Là, j’éclate de rire : – Maman… Jusqu’à quel âge est-on adolescent, d’après toi ? Elle sourit, mais son regard est légèrement désemparé, comme si j’avais mal […]

J’ai retrouvé le programme d’une soirée musicale au cours de laquelle mon amie Sophie Bancquart avait chanté quelques morceaux écrits par des compositeurs célèbres sur des textes de poètes célèbres : Poulenc-Aragon, Schubert-Goethe, Fauré-Verlaine, Gounod-Shakespeare. Et au milieu de la liste, (cherchez les intrus), Béra-Arbon. C’était il y a onze ans jour pour jour. Je

Il y a des moments, je sais que je ne sortirai rien. J’ai beau être seul, face à mon papier, avec ma guitare, dans le silence, j’ai beau savoir que les conditions matérielles sont réunies, si j’ai le coeur fermé, je n’avancerai pas d’un vers ou d’une mesure dans l’embryon de chanson que j’ai en

Très souvent, pendant la semaine sainte, il ne fait pas beau. Cette année, grand ciel bleu. Nous sommes certainement quelques-uns à avoir pensé : – Voilà une semaine sainte pas très catholique.

L’homme est un animal craintif. Globalement, il fait ce qu’on lui dit. Il n’est pas très difficile d’obtenir de lui qu’il se comporte comme on le souhaite. Il suffit de lui faire peur. Ça commence très tôt, dès l’éducation. La fonction sociale des contes pour enfants, peuplés de loups (grands méchants), d’ogres et de sorcières,

Ce qu’il y a de génial avec La Fontaine, c’est qu’on n’a jamais fini d’en découvrir les inépuisables subtilités. Prenons le dernier vers du Loup et du Chien : Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor. Je n’avais jamais encore clairement vu ce maître loup. On doit bien sûr l’entendre, spécialement au XVIIè siècle,

Claudine s’est mise il y a quelques mois à l’étude du Grec ancien. Elle doit régulièrement rendre des devoirs auxquels elle consacre plusieurs heures par semaine. Un long voyage fournissant une occasion privilégiée pour travailler ce genre de matière, elle avait, lors de notre retour de Birmanie, ouvert ses cahiers dans l’avion. A côté de

J’ai le très plaisant regret d’annoncer à mes lecteurs que mon petit tour de chant de demain soir sur la Seine affiche complet. Inutile de venir si l’on n’a pas déjà réservé. Pour jeudi prochain, il reste encore quelques places, si le bateau est encore à flot, et n’a pas coulé d’ici-là sous le nombre.

Maman s’éloigne ; elle va bientôt partir. Elle le sait, et dans la confusion qui envahit souvent son esprit, elle l’anticipe. Hier, comme j’avais emmené Papa lui rendre visite, elle l’a interrogé d’une voix faible : – Comment te débrouilles-tu, maintenant que tu es veuf ?

Le soleil vient de se lever. Nous nageons, elle et moi, dans une mer d’huile. Nous sommes seuls, tout n’est que bien-être : douceur de l’air, chaleur de l’eau. Elle s’éloigne en faisant quelques mouvements déliés vers le large. Quand elle se retourne, le soleil lui fait face. Sa tête est un point blond exactement