The Ballad of Reading Gaol

Oscar Wilde a écrit la Ballade de la Geole de Reading en 1897, peu avant sa mort. C’est sa dernière oeuvre. Un long poème de presque sept cents vers, qui parle d’un condamné à mort.

La vie de Wilde est pathétique. Après une première époque brillante, où il éblouit les salons de son intelligence et de ses traits d’esprit, extravagant, raffiné, parfait dandy, il connait, à la suite d’un procès pour homosexualité, la déchéance, la ruine, la prison, les travaux forcés, l’exil.

La Ballade est une oeuvre étrange, bouleversante. Elle semble presque à l’opposé des valeurs esthétiques que prônait Wilde jeune: l’Art pour l’Art, l’apologie de la forme. Le poème est classique, répétitif, c’est une litanie qui avance, revient, s’arrête, repart, une pensée fluide, méandreuse, miroitante et sombre qui tourne autour du mystère de la loi des hommes et de la mort. Jamais l’intensité n’en retombe. Je connais peu de lectures aussi poignantes. Des roses, des pensées de roses, fleurissent sur les murs hideux de la prison. On prépare la potence, on prie, on crie, on a peur, on éxécute. Et l’on pose continûment un regard pensif, profondément triste, par-dessus les murs de la geôle,

upon that little tent of blue / which prisoners call the sky

– sur ce petit bout de tente bleue que les prisonniers nomment le ciel.

 

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