C’est certainement ce goût prononcé pour le classique dont j’ai parlé l’autre jour (goût que j’ai, depuis, un peu perdu) qui explique que des chansons comme “The long and winding road” des Beatles ou “A man needs a maid” de Neil Young figurent dans mon petit panthéon personnel. Elles osaient fusionner pop et orchestre symphonique. Les critiques les ont toujours considérées comme bâtardes, grandiloquentes, et pour tout dire, mauvais goût. Pour moi, elles tendaient vers un idéal qu’il était peut-être impossible d’atteindre, elles dessinaient le lieu où le territoire du rock et de la musique électrique tentait de rejoindre l’immense continent du classique. Leur équivalent géographique imaginaire aurait pu être quelque chose comme un pont sur le détroit de Béring.
A man needs a maid a été enregistré en 1971 avec le London Symphony Orchestra.