Peindre Versailles

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photo Charles Guy

Elle est installée sur le balcon de l’orangerie, à Versailles, elle a le soleil dans l’oeil, mais elle peint. Elle peint sur le vif, sans remords, sans abri: ni du soleil, ni du vent, ni du bruit, ni des gens. Une toile par jour. Depuis vingt-cinq ans elle fait ainsi une ou deux « campagnes » annuelles, au cours desquelles, pendant cinq à six semaines, elle récolte au bout de ses pinceaux les ponts de New York, les canyons du Colorado, les buildings de Shangaï, les rues de La Havane, les salles d’opéra, les diplodocus du Museum, les villages du Sud marocain… et en ce moment, les perspectives de Versailles. Elle peint les lignes, l’architecture, l’ossature, et elle aime le faire « sous contraintes ». Ses toiles sont des tableaux, et plus que des tableaux: elles sont la mémoire d’une « performance ». 

C’est cela qui est fascinant chez Michelle Auboiron : cette fusion perpétuellement accomplie, et perpétuellement remise en jeu, entre le momentané et le durable, le spontané et le fixe, le vivant et le figé. Il faut la voir danser devant de sa toile quand elle peint, attraper d’un coup une couleur ou une ombre, la déposer toute chaude encore sur son tableau, tout en prenant le temps de sourire aux curieux qui viennent la regarder travailler, puisqu’elle installe son atelier, et l’art avec lui, au milieu de lieux publics, créant là encore une étrange alchimie entre l’incongru et le naturel.

Son compagnon, Charles Guy, exceptionnel photographe et videaste, capte son travail, et les alentours de son travail. Architecte lui-même, il bâtit avec ses images et leur mise en forme en blogs et en sites numériques le musée virtuel de son artiste, bousculant à son tour lui aussi les frontières entre création, témoignage, reportage, représentation et célébration.

http://www.michelleauboiron-et-charlesguy.com/

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