L’un des exercices de style qu’impose la participation au festival Off d’Avignon est la parade des compagnies dans les rues de la ville, chacun cherchant à faire connaître son spectacle. Comme il y en a au total 1100, et qu’un rapide calcul consistant à diviser le nombre de festivaliers attendus en Avignon par le nombre de représentations prévues pendant le festival aboutit au chiffre modeste de quatre spectateurs par salle, il s’agit de faire preuve d’un bel optimisme pour émerger dans cette profusion…
Mon ami et metteur en scène Jorge Parente (à gauche sur la photo) a mis au point une technique d’une efficacité redoutable. Alors que je chante en boucle “A la différence du cochon / Tout n’est pas bon dans l’homme tout n’est pas bon”, la petite équipe de “tracteurs” qui m’entoure propose nos flyers aux passants. Mais au lieu de les leur remettre au “forcing”, ils attendent en souriant d’être sollicités. C’est le chaland qui vient vers eux, pour prendre lui-même son flyer. On voit même à la terrasse des cafés et des restaurants des mains qui se lèvent et des gens qui nous appellent pour réclamer leur tract. Cette inversion de la situation habituelle est une expérience admirable à vivre. N’agressez pas, souriez, et les gens viennent à vous.
Un peu comme “Qui m’aime me suive”.
Reste à transformer ces sympathiques prospects en …cochons de payants!