Les jeux se développent. C’est à corréler avec la situation générale. Moins l’avenir est clair, plus nous nous en remettons au hasard.
L’un de mes beaux-frères a le privilège d’avoir été contacté par un site de paris “sur l’actualité”, dénommé fort à propos PariActu. Question: « Qui sera le prochain candidat PS aux présidentielles ? Donnez votre opinion et conduisez une FerrarI ». C’est le degré zéro de la politique. Tout est détourné. Tout fait jeu. Panem et circenses : à traduire ici par du pain et des circuits. La promesse de tourner en rond, mais très très vite. S’étourdir un moment. Gagner le fait de n’aller nulle part.
L’exigence baisse et l’esprit recule. Que devient le monde ? Du vide. Du bruit. Du vent. Je ne peux m’empêcher de penser à ces vers d’Apollinaire dans la chanson du Mal-Aimé :
Les démons du hasard selon
Le chant du firmament nous mènent
A sons perdus leurs violons
Font danser notre race humaine
Sur la descente à reculons
Le plus grave en cette période “bling-bling” (onomatopée qui renverrait donc au bruit des machines à sous des casinos), c’est de voir que l’on associe la conduite du char de l’Etat à celle d’une
voiture de luxe!