Merci pour ce moment

J’ai lu le livre du moment. Sans l’avoir acheté. Quelqu’un d’hostile à Hollande m’en a envoyé un exemplaire numérique visiblement piraté. Je me suis dit, bon, juste quelques pages pour te faire ta propre idée, et basta. Mais je suis allé au bout. Ce bouquin serait-il plus intéressant qu’il n’en a l’air ?

Valérie T, elle le dit, manque foncièrement de confiance en elle. D’extraction modeste, elle ne s’est jamais réellement trouvée légitime dans la position de “première dame” qu’elle occupait, d’autant moins qu’elle n’y avait officiellement aucun titre. Elle cite Victor Hugo : « Tu as laissé le peuple me railler. Qui épouse protège. » Insécurisée, elle est sur la défensive : raide, cassante, on la prend pour une bourgeoise arrogante, alors qu’elle se cherche une place que Hollande ne l’aide pas à trouver.

Lui, ça a dû l’insupporter. Tout le charme de leur amour dans la pénombre s’évanouit au grand jour. Il y a la politique, la France, Ségolène. Ce sont ses domaines réservés. Mais elle n’a pas confiance, elle est jalouse. Il ne sait pas lui inspirer confiance, et comme elle l’exaspère, il n’en a pas envie. Au lieu d’assumer le fait qu’elle partage sa vie, il l’écarte, biaise, s’en tire par des mensonges et de petites lâchetés.

berenice-Cie-Klein-Leonarte.jpgCie Klein Léonarte / Bérénice

A lire ce livre (Hollande, lui, pourrait citer Racine : « les secrets de son cœur et du mien / sont de tout l’univers devenus l’entretien »), on comprend qu’ils n’ont jamais vraiment parlé d’eux en tête à tête. Ils n’ont jamais pris la peine d’aller au bout d’une discussion sur le couple qu’ils formaient, ce qu’ils voulaient vivre ensemble, et comment. C’est une discussion qu’en général les femmes provoquent, et que les hommes tendent à éviter. Choisir, c’est renoncer, et renoncer, les hommes le vivent comme une restriction à leur liberté. Je le sais, je suis moi-même bien sûr passé par là.

Moi, pour mon bonheur, j’ai eu la chance de rencontrer une femme qui a su m’amener à surmonter ces craintes. Et j’ai accepté de recevoir ce qu’elle me donnait. Plutôt que de continuer à avancer en crabe, un pas à deux, un pas tout seul, elle m’a appris à danser avec elle. Ça a pris le temps qu’il fallait, mais c’est magnifique. Ça s’appelle l’amour.

(Les hasards du calendrier font que c’est aujourd’hui son anniversaire. Les malheurs des uns ne font pas nécessairement le bonheur des autres, mais ils permettent parfois d’en mesurer le privilège. Bon anniversaire, mon amour !)


M’enfuir vers toi
extrait de “Ça arrive à tout le monde”
par arbon

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