En 1904, alors qu’il peaufine encore son apprentissage d’artiste, Matisse réalise plusieurs sculptures, dont ce “Nu cambré”.
Il écrit dans ses carnets : « C’était une jolie fille, un modèle parfait. Je palpais son corps, mes mains enveloppant les formes, et puis je transmettais à la terre l’équivalent de ma sensation ». (Dur métier que celui de sculpteur…)
Finalement il choisit de se consacrer essentiellement à la peinture. C’est sans doute que son fantasme ne se situait pas tant dans le toucher que dans le regard, ou plus précisément dans le fait d’être exposé, par ses toiles, au regard – et presque au voyeurisme – des autres. Il confia un jour : « S’il n’y a pas de public, il n’y a pas d’artiste. Un artiste, c’est un exhibitionniste et il lui faut des spectateurs. Je n’ai jamais commencé une toile sans avoir le trac ».