Dans la Folle de Chaillot, Giraudoux fait dire à l’un de ses personnages (une femme) : « Les hommes n’ont plus la force de dissimuler. Autrefois celui qui avait le plus faim était celui qui retardait le plus d’attaquer son potage. Celui qui voulait aller au petit coin était celui dont le sourire était le plus large ».
Autrement dit, on affichait une attitude à l’opposé de ce qu’on éprouvait. Cette dissimulation, ce “paraître”, demandaient un certain courage. Aujourd’hui, on ne l’a plus. On a la flemme. Au détour d’une page web, je suis tombé récemment sur cette injonction : Ne paressez plus insensible. Tout est dit. Ne paraissez plus : paressez.
Est-ce un mal pour autant ? Pas si sûr, quand on sait que le personnage de Giraudoux poursuit : « Quand j’étais jeune fille, nous nous amusions à les retenir et à les faire sourire ainsi des heures entières ».
On avait des distractions subtiles, autrefois.
Tu n’as plus qu’à prendre contact avec les dames de Pouillon…
Le régime giralducien était parfait pour avoir le ventre plat et la fesse brésilienne!