La vie sexuelle des poissons

L’écriture d’une chanson conduit parfois à des détours mystérieux. Pour l’une de mes dernières, dont je ne tarderai pas à vous livrer le texte, j’ai été amené à m’interroger sur la reproduction des poissons. Finalement, je n’en ai rien retenu dans les paroles, mais j’ai découvert qu’il s’agissait d’une question fort complexe.

Tout d’abord, il y a les poissons qui s’accouplent (une petite minorité, en gros les ovovivipares) et ceux qui ne s’accouplent pas. Chez ceux qui s’accouplent, le mâle n’a généralement pas de pénis, c’est sa nageoire anale qu’il transforme en gonopode. Chez les autres, le mâle répand sa semence sur les oeufs prélablement pondus par la femelle.

Encore faut-il savoir attribuer un sexe à un individu : on connaît des cas d’hermaphrodisme simultané (même si c’est exceptionnel) ou successif. Chez les dorades royales, par exemple, on naît mâle et on devient femelle en vieillissant. Le même individu peut donc expérimenter à lui seul l’ensemble des joies et servitudes des deux sexes, et faire des petits dont il pourra être papa puis maman.

Enfin, pour ce qui concerne les moeurs, on voit de tout. Chez certaines espèces, si un mâle est mis en présence d’une seule femelle, ils ne se reproduiront pas. Dans d’autres, s’il y a plusieurs mâles, Il faudra toujours plusieurs femelles par mâle, sans quoi les femelles mourront d’être sans cesse persécutées par ces mâles ardemment immoraux. A contrario, certains poissons sont fidèles, et forment des couples inséparables durant toute leur vie. Lorsque l’un des deux vient à décéder, il n’est pas rare que son conjoint se laisse mourir. J’ignore si les dorades sont comme ça : ce serait extraordinaire.