L’image paisible de la mort

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© Stephanie Loevenbruck

Je vois, dans la scène saisie par cette photo extraordinaire, l’image paisible de la mort.

Des arbres aux troncs noueux soulèvent les marches d’un escalier de pierre. Leurs branches mi-dégarnies mi-feuillues dissimulent au regard le lieu où cet escalier conduit. Ils définissent un passage minéral et organique, vers ce qu’on peut  imaginer être un très ancien temple, aux murs partiellement éboulés, noirs de suie, couverts de mousse. Il est cependant douteux que l’endroit où ces degrés disloqués aboutissent appartienne complètement à la Terre. Passé le fourmillant tunnel végétal, au-delà des cimes, le Ciel, brume lourde et laiteuse, doit aussi en posséder sa part.

Une âme, sous l’humble forme d’un moine bouddhiste, se prépare à gravir ces marches nobles et désunies. Elle s’éloigne. Le vent soulève la tunique. Le pas semble à la fois tranquille et décidé.

La montée durera le temps qu’il faudra.

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Jacques Langlois

Paraphrasant Clémenceau, j’en viendrais presque à dire que le meilleur moment de la mort, c’est quand on monte l’escalier.