Jon Kalman Stefansson

Qu’est-ce qui fait un écrivain ? Une perception, et un style. L’aptitude à saisir avec clairvoyance et sensibilité ce que le commun des mortels ne voit pas ou n’entend pas, parce qu’il ne s’est pas exercé à le faire, ou qu’il n’en a pas le don. Et la capacité à faire voir ou ressentir ces choses évidentes et invisibles, en les traduisant en mots, et en mettant dans ces mots des couleurs et des rythmes.
Jon Kalman Stefansson est une bonne illustration de cette approche de l’écrivain. Je l’ai découvert récemment, avec son livre Entre ciel et terre, qui parle de l’Islande et raconte un épisode de la vie d’un jeune pêcheur au début du siècle dernier. Sa perception est intense, et son style lent et blanc comme les climats qu’il décrit. Et il sait comme personne parler de la mer, de la montagne, du froid, du ciel.

Jon-Kalman-Stefansson.jpgCe qui est frappant, c’est le caractère neuf de son regard. Tout le surprend, tout l’interroge. Son cerveau n’a pas fermé ses yeux : La jeune fille se tourne pour attraper un verre d’eau. Elle le porte à ses lèvres et le vide. Elle boit avec lenteur. Sur son cou, on voit comme un petit animal endormi qui monte et qui descend. (Ed Folio Gallimard, p 182)

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