Guesclin, la mémoire et la mer

FortDuGuesclin.jpgL’île de Ferré s’appelle Guesclin. L’ami Michel Trihoreau me rappelle que Léo y écrivit un poème éponyme, dont il a tiré la Mémoire et la mer, ainsi que la matière de six autres chansons. 

Quand on connait les lieux, on peut saisir la source de certains vers, sans pour autant épuiser leur magie.

“Je me souviens des soirs là-bas / et des sprints gagnés sur l’écume” fait probablement référence au moment où l’isthme se ferme, à la marée montante. Le banc de sable qui, à marée basse, relie Guesclin au continent, disparait sous l’écume des vagues, et si l’on est un peu en retard, il vaut mieux courir, en effet, pour rentrer (ou sortir) en passant à pied sec.

De même, si l’on a aperçu la brume baigner cet endroit, et monter de la mer pour y enlacer les rochers, “lancer la brume en baiser” devient quelque chose de concret. Et si, après avoir fait l’amour, on y a vu le jour poindre de la fenêtre de la chambre, “le désordre de ton cul poissé dans des draps d’aube fine“, et le “vitrail de plus” de l’embrasure prennent une évidence sensuelle et lumineuse, comme “cette mer jamais étale” d’où remonte (subtile, nostalgique, intense) la “mémoire des étoiles”.

Guesclin-fenetre-aube.jpg

Encore fallait-il capter la rumeur de ces instants (“cette rumeur qui vient de là”), la mettre en musique, et en faire l’une des plus belles chansons du monde.

http://www.youtube.com/watch?v=rynZ2LRpAyo

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires