J’ai dans mes cartons une comédie musicale inachevée, intitulée Les Rats, dont le point de départ était Les animaux malades de la peste : j’imaginais ce qui avait pu se passer avant la scène décrite dans la fable, et ce qui pouvait se passer après.
Le Lion et ses conseillers demeuraient les principaux personnages de la pièce. Cependant, j’avais transformé le Renard en Renarde, et j’en avais fait une financière, toute en gouaille et séduction, qui essayait d’éclairer le Roi et la Cour sur le fonctionnement des marchés. C’est l’air de cette banquière que je vous propose ici (maquette guitare-voix basique).
Dans quoi voulez-vous mettre vos billes ?
Dans des placements de père de famille ?
Choisissez M’sieurs dames, choisissez
Placez votre argent dans la pierre
Les lingots les matières premières
Le café les métaux le blé
Y’a plein d’bons produits d’assurance
Mais l’fin du fin de la finance
C’est de jouer en bourse c’est d’miser
Sur le Nikkei le CAC le Nasdaq
Faire du fric jusque dans les krachs
Ça c’est l’pied
Mais… faut du métier
Car… Les compagnies c’est comme des filles
Qui font miroiter leurs talents
Le cash flow c’est leurs bas résille
Les profits futurs leurs brillants
Seulement tous leurs beaux avantages
Faut s’méfier
C’est parfois beaucoup d’maquillage
Faut du métier
Les actions les titres les rentes
Les certificats les warrants
Fait’ passer l’oseille fait’ passer
Les fonds les fonds d’ fonds les small caps
Les junk bonds les subprimes les swaps
Encaissez les profits encaissez
Investissez dans la tulipe
Les chemins d’fer et les blue chips
Spéculez bien sûr spéculez
Faites gonfler les bulles et les comptes
Mais revendez tant que ça monte
C’est le secret
Faut du métier
Les marchés sont des courtisanes
Qui veulent emballer le chaland
Elles ondulent et se pavanent
On peut toucher cash et comptant
Mais derrière leur bel habillage
Faut s’méfier
Y’a parfois des tripatouillages
Faut du métier