Des amis m’ont offert une très jolie petite édition de poèmes choisis de Ronsard, qui s’ouvre sur ce vers, en exergue et enluminé :
Dégoisant à l’envi de moi, qui vais chantant
Ils pensent que ce vers me va bien. Je crois en effet qu’il pourrait être la devise de ce blog. Car j’y parle de moi, en me définissant comme un chanteur, qui plus est perché.
C’est le mot “dégoiser” qui est important. Dans son sens argotique, il signifie parler beaucoup, et pas forcément en bien. Mais je l’entends toujours aussi dans son sens premier : ce qui sort du gosier d’un oiseau, son ramage, son pépiement : son chant.
J’aime beaucoup ce petit vers de Ronsard porté par toi, posé comme devise à ton blog : il traduit (avec sa légère gouaille) l’idée du mouvement irrépressible qui te porte à extérioriser tes pensées
et rencontres au jour le jour, et souligne ton canal privilégié, celui du chant.
J’aime qu’elle contienne l’idée de volubilité et de primeur de tes pensées (avec l’image crue du gosier, de la gorge), qui nous sont données à nous, lecteurs de ton blog.
Et aussi celle qu’à travers tes chansons tu dis aussi en poète ce que l’on tait, dans notre société.
(dégoiser : (notemment) “chanter, gazouiller” pour un oiseau et “dire avec volubilité, dire ce qu’on devrait taire” )