Débats de fond

« Il devrait revoir ses vestes », relève Charlotte R., coach en image de l’agence X, à propos du premier candidat. « Elles sont mal coupées. Chaque fois qu’il s’assied, le col remonte, formant un pli. Les épaules, trop tombantes ou trop carrées, le tassent, surtout quand il porte des vestes à trois boutons ».

Vincent G., chasseur de tendances à l’agence Y, parlant lui de l’autre candidat, préférait « sa rondeur (…) Les personnes qui perdent du poids demeurent grosses dans leur tête pendant un temps. Leurs postures restent molles ».

Invasion de l’image, et du superficiel. C’est Le Monde qui a publié l’article dont les citations ci-dessus sont extraites. On peut bien penser avec Victor Hugo que la forme, c’est le fond qui remonte à la surface, il n’empêche que tout n’est pas dans l’apparence. Mais ça n’a plus l’air d’être si important que ça.

Pendant les deux ou trois jours qui ont précédé le premier tour, les bandes-annonce pour les soirées électorales des chaines de télé tournaient en boucle, sur fond musical destiné à dramatiser le suspens. Voix off du journaliste (ou de l’animateur, je ne sais plus) : « Ils étaient dix, ils ne seront plus que deux ! » J’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’un teaser pour une émission de télé-réalité dont j’aurais raté le début.

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Au fond, les medias seraient beaucoup plus heureux si l’on changeait de mode de scrutin : étalons l’opération sur dix ou douze semaines, en fonction du nombre de candidats, éliminons-en un chaque dimanche. Et n’oublions pas d’empocher l’argent de la pub.

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Brian Thompson

Chez nous, aux States, ça dure des mois et des mois, avec des centaines de millions et, cette année sans doute, des milliards de dollars de pub. Aubaine pour les médias, intox pour tout le monde.