Anne et son frère

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L’amour et la peur © Celia Gouveiac

J’ai composé Anne et son frère durant l’été 2003. Je ne sais trop pourquoi, les circonstances politiques actuelles me donnent envie de mettre cette chanson en avant.

Anne et son frère s’affrontent sur deux conceptions du monde. Lui perçoit le monde dans sa violence et sa cruauté, elle le voit dans sa douceur et sa beauté. Tous les deux ont raison, et donc également tort. Leurs deux visions s’alimentent de dénotations objectives (de faits), mais elles sont surtout déterminées par leur propre tempérament. Le frère, qui est du côté de la peur, n’a pas confiance en lui, en l’avenir, en les hommes. Sa lecture de l’histoire ou des événements de sa vie s’organise en fonction de ces dispositions de caractère : il se sent menacé, il veut se défendre, il est potentiellement violent. Sa soeur Anne, à l’inverse, éprouve cette sérénité parfois mélancolique qui la place du côté de l’amour et de la paix. Qu’est-ce qui fait que l’un est d’un côté, l’autre de l’autre ? La nature de chacun, bien sûr, mais aussi leur histoire personnelle : ne peut aimer que celui qui s’est senti aimé, ne peut s’ouvrir à l’autre que celui qui s’estime soi-même.

L’amour et la peur polarisent ainsi nos existences, comme Eros et Thanatos, l’ange et la bête, l’instant et la durée, la foi et la raison, le hasard et la nécessité. Voilà pourquoi, comme toutes les choses humaines, la politique est, d’une certaine manière, “indémerdable”.

PS : cette chanson étant, parmi toutes celles que j’ai écrites, celle que Maman préfère, je lui offre aujourd’hui en cadeau. Bon anniversaire, Maman.

 

 

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