Samedi soir, dans Bienvenue au Club, le “va te faire enc…” d’Anelka à Domenech était évidemment la grande affaire.
Personnellement, il me semble que ce genre de phrase sort assez spontanément de la bouche d’adolescents rebelles et gavés au rap. Anelka, à 31 ans, relevant toujours de cette population, catégorie attardés, oui, il mérite la sanction, non, ça ne vaut pas d’en faire tout le plat qu’on nous a servis.
On convoqua toutefois sur Europe 1 l’autre soir Alain Finkielkraut pour en parler. Notre philosophe démarra en trombe, s’échauffa, perdit peu après le contrôle de son raisonnement, fit deux ou trois dérapages conceptuels, et termina, dans un grand crissement de pensée, sur le bas-côté d’une civilisation où la caillera avait triomphé de l’intelligence. Pendant ce temps, l’un des invités de l’émission, irrité par cette embardée verbale, criait au micro “Abattez-le !”
C’est ça qui est amusant: de voir qu’avec les meilleures intentions du monde (celles d’élever le débat, de prendre du recul, d’éclairer l’auditeur moyen et de se soucier de donner le bon exemple aux enfants), et entre personnes qui se revendiquent plutôt comme appartenant à l’élite intellectuelle du pays, on en arrive à tenir des propos aussi incohérents et à les assortir, “pour de rire”, de menaces de mort.
