Ailleurs (l’homme qui chante)

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Félix Leclerc disait de lui-même : « Je ne suis pas un chanteur, je suis un homme qui chante ». J’aime infiniment cette définition. Elle ne réduit pas un être à son métier ou à sa fonction. Elle ne segmente pas, elle n’isole pas. Elle dit un homme, c’est-à-dire un semblable, quelqu’un comme nous, et elle dit le chant, c’est-à-dire une façon particulière d’être au monde et de commercer avec lui.

J’aime aussi infiniment sa chanson “Ailleurs”. Si j’en lis les paroles d’un peu près, je ne comprends rien. Dans le détail, le sens en est contradictoire, les vers bancals, le propos flou et allusif. Pourtant, saisie dans son ensemble, avec la voix et la musique, c’est un miracle, et pour moi, peut-être avec Saturne, de Brassens, une des plus extraordinaires chansons d’amour jamais écrites.

 

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