Beatles vs Rolling Stones

A la réflexion, dans ces années soixante, il y avait des lignes de fracture autrement plus marquées que celle entre Brel et Brassens. Et l’opposition Beatles – Rolling Stones constituait certainement l’une des principales. On était Stones ou Beatles. Ça ne voulait pas forcément dire que si on aimait les uns, on détestait les autres. Mais c’était forcément un clivage, au moins un choix esthétique, voire une attitude sociale.

De même on était Johnny Hallyday ou Eddy Mitchell, comme on était aussi Anquetil ou Poulidor, Delon ou Belmondo, James Bond ou Bob Morane, Sartre ou Camus.

Pour en revenir aux Stones et aux Beatles, la différence de son entre leurs disques m’a toujours frappé. C’est comme juxtaposer des planches d’Hergé et Robert Crumb. Il y a la ligne claire d’un côté, une forme maîtrisée, travaillée, sous le contrôle de l’intelligence, du goût et de la raison ; et de l’autre quelque chose de plus pâteux, de plus brut, de plus brouillon, de plus viscéral. Le propre sur soi et le débraillé. L’officiel et l’underground. Le net et le trouble. Le séduisant et le sexuel.

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