La chanson de Jacky


Ma chanson préférée de Brel, c’est Jacky.
Tout Brel est dans cette chanson, et pas simplement parce qu’elle se présente comme une sorte d’autoportrait. Elle me fait penser aux masques des tableaux de James Ensor. Elle possède ce trait carnavalesque, cet enjouement dans la caricature, cette frénésie débordante, grotesque, incarnée, qu’on trouve déjà dans les fêtes au village de Bruegel : la vie grosse, exagérée, paillarde, bruyante, qui devient à elle-même sa propre dérision.
« Même si un jour à Knokke-le-Zoute / Je deviens comme je le redoute / Chanteur pour femmes finissantes »
Le génie de la Flandre irradie fifres, cuivres et tambours. Et le rêve d’un bonheur lourd, solide, massif : être beau et con à la fois.

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