Merlot et Rameau font le Printemps

A Bourges, je suis allé rendre visite au Printemps.
Il avait mis ses feuilles neuves, et arborait un soleil magnifique. Il chantait de partout.

Un soir, il s’est glissé sous un petit chapiteau, par la grâce d’un artiste nommé Merlot qui ne fait pas de la piquette, mais des chansons fortes et tanniques, où se réincarnent en version funk-rock les âmes drôles et caustiques de Bobby Lapointe et de Boris Vian.


Un autre soir, à l’heure où la nuit tombe, il s’est installé sous les voûtes de la cathédrale, au pied des grandes orgues, pour un concert dans lequel Rameau, Haendel, Bach, Schubert, Beethoven étaient remixés par quelques surdoués de la musique électronique (Iko, Para One, Emilie Simon…).
C’était une création incroyable, intitulée Private Domain, et je me souviendrai longtemps de ce moment où un génial mexicain nommé Murcof, en préambule du “lamento de Ninfa” de Monteverdi, a fait se répondre, comme en un dialogue où ils échangeaient leurs plus intimes et plus douloureuses confidences, les déchirements d’un violoncelle et les “delays” extra-longs d’un grattement électro.

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