On en faisait un large usage au XVIIè siècle, où il ne signifiait pas tant le rêve qu’une “construction de l’imagination à l’état de veille”, ainsi que l’avait défini Montaigne. Le plus bel exemple se trouve dans La Fontaine:
Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe?
Ce songe semble le fruit d’un certain désoeuvrement. Il a besoin de temps long, de silence. Il est méprisé par ceux que les anglo-saxons appellent les “doers”, les actifs, ceux qui font et agissent, le contraire des rêveurs.
Pourtant rien de grand ne se fait sans le songe. Que faisaient Newton sous son pommier, et Archimède dans sa baignoire? Ils songeaient. Les plus bouleversantes inventions, les coups de génie (scientifiques et artistiques) ne procèdent pas seulement de la réflexion, de l’analyse, de l’étude, du travail. Ils naissent aussi du songe, de cette pensée informe, en bouillie, magmatique, où tout se réorganise presque à l’insu du songeur; cet état de communion dans lequel le raisonnement ne s’interpose pas entre la pensée et son objet, parce qu’il n’y a plus d’objet ni de pensée, mais une qualité pure d’harmonie au monde, au cours de laquelle il arrive que l’on comprenne un de ses secrets.
Pour vous
Projet d’art postal « Une bouteille à la mer » (mail art)
Et
Projet d’installation d’une oeuvre rencontre
« Une bouteille à la mer »
Une « oeuvre rencontre » est l’idée d’un partage simple, d’une possible rencontre à travers la création. En chacun de nous sommeille un créateur, son expression singulière est riche. Qu’une œuvre d’un artiste connu voisine avec celle d’un enfant ou d’un peintre amateur…. Que chacun ait une place…Chacun apporte son maillon créatif à une oeuvre collective cohérente.
Pour en savoir +
http://bouteille.a.la.mer.over-blog.com/
Je n’ai pas eu le temps de recopier une citation de Marie Curie lue avant-hier sur le mur de la cantine d’un lycée, et en lisant ton article, je viens de la chercher… et de la retrouver sur la toile : “L’humanité a certainement besoin d’hommes pratiques qui tirent le maximum de leur travail sans oublier le bien général, sauvegardant leurs propres intérêts.
Mais elle a besoin aussi de rêveurs pour qui les prolongements désintéressés d’une entreprise sont si captivants qu’il leur devient impossible de consacrer des soins à leurs propres bénéfices matériels.
Peut-être ces rêveurs ne méritent-ils pas la richesse: toutefois une société bien organisée devrait assurer à ses travailleurs les moyens efficaces d’accomplir leur tâche dans une vie débarrassée des soucis matériels (…) ” (On peut toujours rêver …!) et aussi cette déclaration d’amour de Pierre à Marie (Curie) : comme il serait beau « de passer la vie l’un près de l’autre, hypnotisés dans nos rêves : votre rêve patriotique, notre rêve humanitaire et notre rêve scientifique ». Et pour finir, toujours des mêmes : ” il faut faire de la vie un rêve et faire d’un rêve une réalité” Tout un programme !