Nous deux

Céline Caussimon m’a fait un beau cadeau.
Quand je l’ai connue, je lui ai dit quelques mots sur son père, Jean-Roger Caussimon, qui a écrit avec Léo Ferré quelques-unes des plus belles chansons qui soient: Mon Camarade, Monsieur William, Comme à Ostende, Le temps du Tango… (Toutes les chansons signées Caussimon/Ferré sont des merveilles). Mais elle n’a pas souhaité m’en parler. Je n’ai pas su si c’était par pudeur, par gêne, par rejet, par agacement. Ce doit être extraordinaire, et en même temps très difficile, d’être la fille -ou le fils- d’un géant.
Puis en novembre dernier, au moment de partager la scène de l’Essaion avec elle, je lui ai demandé si elle accepterait que nous chantions ensemble une chanson de son père. Elle a d’abord résisté. J’ai insisté, en lui disant que maintenant qu’elle me connaissait un peu mieux, elle pouvait savoir que mon penchant pour ces chansons était profond, et sincère; qu’un jour ou l’autre, je me mettrai de toute façon à en chanter une ou deux sur scène, rien que pour le plaisir; et que ce serait dommage que ce jour ne soit pas justement celui où elle serait avec moi.
Elle s’est laissé convaincre, et m’a proposé “Nous deux”.