Le Mausolée de Rouja

557 romans dans cette “seconde” rentrée littéraire, celle de janvier, soit à peine une centaine de moins qu’en septembre… Je ne voudrais pas que ce tsunami de livres engloutisse le Mausolée de Rouja Lazarova (Flammarion).

La Bulgarie, de la guerre au début des années 90. Trois générations de femmes traversent plus d’un demi siècle de dictature.

“La répétition était l’essence de ce régime, elle était partout. Dans les histoires individuelles, dans l’uniforme, dans le rythme de la marche militaire que nous avons intégré dès notre plus jeune âge, dans la scansion des slogans… Mais la répétition la plus soigneusement orchestrée et entretenue finit par s’épuiser. Ma vie était une redite de celle de ma mère, une redite de mauvaise qualité. Lorsque, âgée de huit ans, je suis descendue pour la première fois dans les couloirs humides du Mausolée, la discipline était plus molle. J’étais certes impressionnée par cette dépouille dans son décor baroque. Mais l’odeur de formol était devenue trop forte pour que l’on puisse encore croire au miracle du socialisme.”

C’est lugubre, c’est drôle. Si on en faisait un film, ce serait entre “Goodbye Lenin” et “la Vie des Autres”, avec en plus les plages de la Mer Noire et un côté saga des années de plomb et de la peinture qui craquèle. Rouja a un talent exceptionnel.

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