Trrrois

Ce génie de Racine que j’évoquais avant-hier me remet en mémoire d’autres cours de français plus lointains encore.

En quatrième et en troisième, au lycée Buffon à Paris, j’avais pour professeur de lettres (français latin grec) Monsieur Lavoux.

Monsieur Lavoux était d’avis que la langue écrite n’était pas là que pour être lue. Il voulait aussi qu’elle fût dite. Il était sensible au son des mots et des phrases, et maintenant que j’y pense, c’est sans doute lui qui le premier m’a mis sur la voie de la musique des mots.

C’est ainsi qu’il nous expliqua un jour que la plus mauvaise note qu’il pouvait mettre à un devoir, c’était trois. Bien sûr, disait-il, si on se contente de présenter son cahier de notes à la lecture des parents pour signature sans commentaire, on s’en tient à l’ordre arithmétique, et 0,1 ou 2 sont inférieurs. Mais imaginons que la note soit communiquée aux parents par oral, et que le père ou la mère demande à son rejeton rentrant de classe: “alors, fiston, qu’est-ce que tu as eu comme note aujourd’hui”, alors ce trois, avec son “tr” qui roule dans l’oreille et vrille le tympan, fait beaucoup plus mal. Un, deux, ça sonne doux, ça ne s’entend presque pas. Mais trois, TRRRROIS…

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anonyme

trois pour moi ce n’est pas une note que jaurais pu avoir lors d’un cours de français mais le souvenir de Que vouliez-vous qu’il fit contre TROIS,Qu’il mourût ou…..ET CE TROIS martelé dès la première scène par notre jeune professeur de français qui nous fascinait toutes :elle avait un si joli tailleur vert ! Cétait dans un lycée de filles …ii y a bien longtemps et on étudiait Corneille