On commémore mai 68 à tout va ces temps-ci.
C’est bon pour le commerce: les livres, les journaux. C’est bon pour les jeunes papy-boomers qui ont un genre de drôle de guerre à raconter. C’est bon pour la nostalgie.
Tout ce remue-ménage d’émotions collectives est en général le fait de la génération qui est aux commandes. C’est pourquoi les années 80 sont à la mode ces temps-ci: elles correspondent aux 20 ans des quadras; c’est pourquoi aussi les années 90 pointent leur nez: les trentenaires arrivent.
Mais nos sexagénaires sont très forts. Ils continuent à donner le ton. Ils sont bien installés sur les plus hautes branches. Ils contrôlent encore l’essentiel des medias (internet excepté) et de la pub, et bien sûr l’Etat et les grandes entreprises.
Quarante ans après, ils n’ont aucunement l’intention de s’effacer et de céder la place. Ils se sentent pour la plupart en pleine forme, voire encore verts. La vie leur appartient.
Les plus jeunes vont avoir du mal à les tuer.
“La vie leur appartient.”
Ils l’ont acquise en empruntant sur la tête des générations qui leur ont succédé