Yolaine de la Bigne est entrée dans ma vie comme dans celle de tant d’autres personnes sous la forme d’une voix de radio, féminine, drôle et impertinente. Quand c’était l’heure de « Quelle époque épique », j’arrêtais ce que j’étais en train de faire, pour écouter vraiment. Sa voix, c’était un sourire sonore, intelligent, pétillant, sensuel et amical.
Plus tard, grâce à Claudine ma femme, j’ai eu la chance de la rencontrer et devenir son ami. Je relevais de maladie, elle nous accueillit chez elle en Bretagne, au milieu de ses chiens, ses chevaux, ses canards et ses paons. Notre chambre, aux murs couleur vieux parme, sous les toits et dans la verdure, possédait un lit d’où l’on n’avait pas envie de sortir, un petit bureau en bois merveilleux, où j’ai passé des heures à écrire, et une salle de bains munie d’une baignoire à l’ancienne sur laquelle veillait, grandeur nature, une statue de Sainte Thérèse de Lisieux.
Je ne savais pas que tu avais entretenu des relations aussi poussées avec ma pauvre sainte Thérèse qui, je me disais bien, a l’air particulièrement figée depuis ce w-end. Une seule solution: que tu reviennes vite la réchauffer.