En général, je n’ai pas le trac. C’est embêtant. A un élève qui lui disait ça, Jouvet répondit : “ne vous en faites pas, ça vient avec le talent”…
Et puis un jour, je me souviens que c’est à l’Européen, voici ce qui se passe:
Les musiciens sont en place, ils jouent les premières mesures du morceau d’introduction, je suis encore derrière le rideau, je vais entrer, je dois entrer, là, sur cette note. Je n’entre pas. Je suis figé. Je vois la scène comme un gouffre, le public comme une bête aux aguets. La salle est une gueule noire et béante. Je ne sais plus rien. J’ai tout oublié. Je ne suis rien. J’attends. Inerte, vide, pétrifié. Une lumière frappe mes yeux. Y aller. Mais quand ? Comment ? Trouver la force. La musique joue au ralenti. Tiens, ils n’en sont que là, une ou deux notes plus loin… Me laisser aspirer.
Sortir du noir. Venir au monde.
Et puis un jour, je me souviens que c’est à l’Européen, voici ce qui se passe:
Les musiciens sont en place, ils jouent les premières mesures du morceau d’introduction, je suis encore derrière le rideau, je vais entrer, je dois entrer, là, sur cette note. Je n’entre pas. Je suis figé. Je vois la scène comme un gouffre, le public comme une bête aux aguets. La salle est une gueule noire et béante. Je ne sais plus rien. J’ai tout oublié. Je ne suis rien. J’attends. Inerte, vide, pétrifié. Une lumière frappe mes yeux. Y aller. Mais quand ? Comment ? Trouver la force. La musique joue au ralenti. Tiens, ils n’en sont que là, une ou deux notes plus loin… Me laisser aspirer.
Sortir du noir. Venir au monde.