Chansons, sornettes et billevesées

“Ce sont des chansons que cela: je sais ce que je sais” fait dire Molière à Monsieur Jourdain dans son Bourgeois gentilhomme.
Chanson s’entend ici non au sens d'”un air fixé par des paroles“, mais à celui de propos ou raisons futiles. A en croire les dictionnaires de synonymes (il en existe d’excellents sur Internet), c’est d’ailleurs le sens dominant. Car les cinq mots les plus proches de chanson sont dans l’ordre: baliverne, chant, sornette, fadaise, calembredaine. Ceci devrait être source d’humilité pour les chanteurs.

A la vérité, quand on sort, comme c’est mon cas, de quelques colloques et débats sur le thème de la chanson et des musiques actuelles, tels que ceux qui se sont tenus récemment en marge du printemps de Bourges, on se dit que les plus grands auteurs de chansons, dans l’acception péjorative du terme, ce sont  les “professionnels de la profession” (critiques, producteurs, tourneurs, agents…) qui se gargarisent de grands mots sur l’Art et les artistes, mais dont souvent -comme disait encore Molière- on cherche ce qu’ils disent après qu’ils ont parlé.

Billevesées. Un synonyme supplémentaire, lequel s’appliquait aux sonnets de Monsieur Trissotin.

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