Quand il entend quelqu’un dire « je suis vieux », il répond : – Vous n’êtes pas vieux : vous prenez de l’âge.
Par ce bel effet de rhétorique, la vie dessine une courbe dont la vieillesse est l’asymptote : jamais on ne l’atteint. On prend de l’âge.
Dans cette perspective, être vieux, vraiment vieux, signifierait n’avoir plus d’âge à prendre, c’est-à-dire n’avoir que la mort pour futur. Mais c’est perpétuellement remis à plus tard.