De françois à français

​Quelque part autour de l’an 1700, le mot françois changea de prononciation sans changer d’orthographe. Chez La Fontaine, le mot rimait encore en oi : « et l’on n’est souvent qu’un bourgeois / c’est proprement le mal françois » (Le rat et l’éléphant). Mais cent ans plus tard, c’était fini, françois se prononçait, comme aujourd’hui, français.

C’est à Voltaire, dans la Henriade, qu’on doit d’avoir décidé de remplacer, à l’écrit, le o de la diphtongue oi par un a, afin d’accorder la graphie à l’oreille. Il fit rimer le mot avec succès.

Il va de soi que nombreux furent les grincheux qui protestèrent. L’argument « d’écrire comme ça se prononce » est loin d’être décisif dans notre langue (voir : les poules du couvent couvent). Ce qui l’emporta ce fut de pouvoir distinguer le prénom de l’adjectif, et de remplacer la tautologie « François est françois » par « François est français ».

S’abonner
Notification pour
guest

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Bertrand

Et en plus de clarifier l’orthographe : de cette dictée célèbre : “les poules s’étaient échappées, dès qu’on leur avait ouvert la porte…”