Les nombreuses morts de Charles Trénet

Charles Trénet est mort il y a dix ans, jour pour jour. Charles Trénet est mort un nombre incalculable de fois. Il est mort dans “Je chante”, pendu à une ficelle. Il est mort de deux balles dans la peau dans “Mam’zelle Clio”. Il est mort dans “La Folle Complainte” (cette fois-là, il ne l’a pas aimée…) Et cetera. Mais ce n’était jamais une fin. Plutôt une transition, une transformation. Après, il revenait fantôme, couchant dans les fleurs des talus ; il se faisait « courant d’air et rayon de lune » ; son âme dissoute, légère, nous envoyait des sourires en forme de chansons.

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Sa dernière mort connue, en date du 19 février 2001, n’aura pas été différente. Ses chansons courent encore dans les rues, et lui avec. Elles se sont condensées en onomatopées, la, la, la, et s’animent joyeusement sur les lèvres des vivants, comme un souffle chaud, comme d’inoubliables baisers.

Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air…
La la la la la la

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